Rifki libéré




Rifki

La cour d'appel de Moroni a annulé, mercredi 22 février 2012, les peines prononcées en première instance contre Saïd ABDALLAH Rifki.

Le Secrétaire Général du Muftorat retrouve la liberté après sa détention le 24 décembre 2011. La cour a infirmé la décision, prononce la relaxe et ordonne la mise en liberté. Le Secrétaire Général du Muftorat avait été condamné le 02 janvier dernier à cinq ans de prison dont deux ferme avec une amende d'un million de francs comoriens.

Selon le montage fait par des personnes qui se disent responsables, le natif de Gnadomboéni était reconnu coupable de complicité de corruption.
Mais, tout le monde savait, dès qu'on a appris la nouvelle de l'arrestation d'OUSTADH, que les faits qui lui étaient reprochés ne lui correspondaient pas et que l'histoire était impossible. Tout le monde se doutait qu'il s'agissait d'un montage pour ôter l'honneur d'une personne longtemps respectée, mais c'était aussi une manière de se faire une place, pour ces gens, dans leur milieu social et ils n'avaient peut être pas d'autre choix que de mentir.

Ils s'imaginaient déjà la chute de RIFKI. Or, inch'Allah, ce dernier sera un jour leur supérieur. Tout le monde se disait étonné de cette affaire. Pourquoi des enregistrements sonores?

Après que les avocats du Secrétaire Général du Muftorat avaient fait appel du verdict du tribunal de Moroni, celui-ci avait estimé que RIFKI a joué le rôle de facilitateur, raison pour laquelle le tribunal lui avait infligé, début janvier, une peine de cinq ans de prison.

HAKI KAYIZAMA, Dieu merci, la justice arrive à faire connaître la vérité de cette histoire et voilà aujourd'hui, Cheikh RIFKI en liberté.

Le procureur général, SOILIH MAHMOUD dit SAKO, ne saisit toujours pas pourquoi les acteurs principaux selon lui, à savoir le propriétaire d'AGK Amine Kalfane, le ministre de l'intérieur Hamada Abdallah et son directeur de cabinet Abbas Elhad n'ont pas été entendus par la cour alors que ce juge dit détenir des preuves de leur culpabilité supposée dans cette affaire.
Selon le procureur général "il ne peut pas y avoir de corruption sans corrupteur". L'Etat s'est engagé à lutter contre la corruption, il ne faut pas trainer les uns dans la boue et laisser les auteurs principaux au sec: il ne peut pas y avoir de complices sans commanditaires.

La cour d'appel de Moroni a estimé que "le délit de tentative de corruption n'est pas constitué, un fait de corruption où il y a les corrupteurs mais pas de corrompu". Ceci est impossible, d'où la décision de la cour de libérer OUSTADH car ils ont remarqué qu'il s'agissait d'un complot longuement minutieusement orchestré pour faire chuter le Secrétaire Général du Muftorat de son poste.

Après soixante jours d'angoisse, de silence, et de solitude, la population des localités de MOIDJA et GNADOMBOENI a attendu avec impatience, ce mercredi 22 février la dernière décision de la cour qui leur a donné satisfaction. C'est aux environs de 8h51 que la libération de Saïd Abdallah RIFKI a été rendue public.

Après cette libération souhaitée, la population de GNADOMBOENI, en collaboration avec celle de MOIDJA et de BAMBADJANI ainsi que d'autres comoriens venus de toute part, se préparaient au lendemain de cette libération, à accueillir en grande pompe leur fils RIFKI, un fils digne relaxé en appel après soixante jours passés dans les geôles de Moroni.

Ce jeudi 23 février, les hommes ne sont pas allés travailler. Tout au long de la route menant vers MOIDJA et GNADOMBOENI, des notables, des cadres, des mamans ainsi que des jeunes s'installaient avec satisfaction et joie inexplicable. Vêtues de leurs vêtements traditionnels "SAHARI na MKUMI WAHARIRI", les mères des deux localités chantaient le "BORA".
Vers neuf heures, tout le monde était prêt et tous les notables en "DJUBA NDJEWU". Les gens n'ont pas attendu l'heure prévue pour partir de GNADOMBOENI vers Moroni car leur fils leur avait beaucoup manqué et chacun avait soif de RIFKI.
Un long cortège interminable quitte GNADOMBOENI en direction du domicile de RIFKI à Moroni. Tout ce monde est arrivé à Moroni vers 12h45. Un long cortège de plus de 50 voitures, attendait devant le domicile de Rifki à Moroni pour accompagner ce dernier vers son village natal où toute la communauté l'attendait avec impatience et joie.

500 personnes environ assistaient ce jeudi à cette manifestation. Il fallait donc être dans l'ambiance. Une longue queue s'est formée devant l'entrée du domicile de RIFKI à Moroni, certains ont pu accéder à la cours pour l'embrasser et lui serrer la main pour les plus chanceux car tout le monde n'a pas eu cette chance.
Une légère bousculade s'en est suivie puis tout le monde a pu voir OUSTADH. Il est apparu en public vers 13h15 vêtu d'un costume traditionnel, un boubou blanc, un "DJUBA" beige et un "KIYEMBA" vert. Il a été applaudi par le public et avait un seul mot en bouche "ALHAMDOULILLAH".

Les Gnadomboéniens n'ont pas boudé ce plaisir ce jeudi. C'est à 14h00, comme prévu, que le cortège quitte Moroni en passant par MITSAMIHOULI. Partout où nous passions la joie se lisait sur les visages. De nombreux habitants des divers localités traversées manifestaient leur joie en serrant la main de OUSTADH. Il fallait donc attendre le coucher du soleil pour voir ce cortège à GNADOMBOENI.

Quelle journée pour GNADOMBOENI! Dès Moroni des sons venant des hauts parleurs se mêlaient avec des chants féminins et masculins : "BORA" chez les mamans "HAKAWUZUNGULWA HAKAWUZUNGULWA, HAKAWUZUNGULWA YEMWANA" "TSOYI TSOYI, TSOYI RIFKI KATSINA NTRONTRON HARAHARA SOIFI" pour les jeunes et des "TAKBIR" chez les papas; les hauts parleurs diffusent la biographie de OUSTADH.

A Gnadomboéni, après la lecture du coran, deux discours clôturent la tournée, un de Saïd Abdallah RIFKI et l'autre d'un notable d'ITSANDRA. Dans son allocution, RIFKI a remercié la population de MOIDJA et de GNADOMBOENI, il a souligné que l'unité de l'Etat, des régions et des quartiers est nécessaire pour le maintien de la paix. Il a terminé ses propos en remerciant les Gnadomboéniens en général et la commission chargée de sa libération et de sa vie en prison; il a prié le clément Dieu que la paix règne pour toujours dans notre pays, dans notre village et remercie encore tous les Gnadomboéniens qui sont au pays comme ceux qui son à l'extérieur tout en leur souhaitant une longue vie et une réussite dans la vie.

Il a fait la prière de son premier vendredi d'homme libre à Gnadomboéni en compagnie de différents amis de OUSTADH venant de diverses régions, comme OUSTADH HADAD de MVOUNI qui a dirigé ce vendredi la prière et qui après prière se félicite de la libération de OUSTADH et il nous a fait savoir que les prophètes sont des hommes qui ont subi des revers. Or, les Ulemats sont les successeurs des prophètes. Ils devront donc subir ces épreuves. Son second vendredi à MOIDJA puis son troisième à GNADOMBOENI.

Saïd Abdallah RIFKI a passé quelques jours à Gnadomboéni, où il a organisé plusieurs réunions chez les hommes comme chez les femmes de MOIDJA et de GNADOMBOENI.

Saïd Abdallah RIFKI est nommé Secrétaire Général du Muftorat en octobre 2007 et il a enfin repris son poste.



Saïd AHAMADA ABDOU (SEDO)